Je me sentais déjà un peu mal à l'aise. Il me souriait avec son regard qui transperse le fond de mon âme pour la lire. Il marchait en balançant les bras, parfois même maladroitement pour me heurter avec tout son corps, tout cela pour attraper ma main et l'emprisonner dans sa paume forte.
Je savais pas s'il vaudrait mieux garder mes bras croisés ou mettre mes mains derrière mon dos pour faire échouer ses tentatives. Désespéré pour quelque temps, il remettait les mains dans les poches puis recommençait avec plus de persistance.
La scène m'a rappelée un film en noir et blanc, celui de Abdelhalim: " l'oreiller vide " ( Al Wissada Al Khalia), au fait une scène de ce film plein de romance: un couple ( les héros du film) marchant sur la plage, l'homme voulant attraper la main de la femme, mais elle, trop timide pour le laisser faire, le repoussait à chaque fois.
Dans mon cas, c'était pas de la timidité mais plutôt de la confusion, une sorte de perturbation, hésitation... J'avais peur. Je me disais : " Est ce que ça vaut le coup de se laisser envahir par cette belle émotion qui ne durera peut être pas aussi longtemps que je le veux ? Est ce que lui , il vaut la peine pour que je le laisse tenir ma main et mon coeur ? Suis-je simplement sous le charme de ce soleil, cette mer et cet air frais d'après midi ? " Est ce le souhait que ça soit quelqu'un d'autre, souhait si caché au fond de moi et si inavooué, nié, haii même ? "
Je m'enfuyait de tout : ses mains, ses désirs et mes pensées tourmentées en plongeant mon regard dans les vagues pourvu qu'elles m'emportent loin avec elles... et puis je reviens sur terre grâce au bruit euphorique de mes amis : " Voilà Princessa, ton ice cream de chez le Grand Salem, même pas le petit, trésor ! " Ils m'ont laissé contempler la mer et je suis partie loin avec ma vie. Heureusement qu'ils sont là pour me ramener des vagues, enfin pour quelque temps...
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