Aussi contradictoire que cela paraît, le mal peut nous faire du bien des fois, souvent même, et je précise bien que ça n'a rien à voir avec du masochisme.
Hier, j'avais très mal, je parle d'un mal physique: j'avais les lèvres blanches, les mains et peids titanisés, je tremblais vivement et je respirais avec difficulté ; on dirait une crise d'ashme mais au fait c'était une crise de nerfs.
J'ai succombé à la colère et surtout à la frustration de ne pas pouvoir réagir contre des propos minables et blessants de mon supérieur ; ça fait déjà un bon bout de temps que j'encaisse ses humiliations répétées et voilà, j'arrive à un point où je ne peux plus supporter cela.
Bref, tout en luttant contre l'évanouissement, je ne sais quelle force j'ai puisé en moi et qui m'a aidé à me rahabiller ( j'étais en pyjama), à mettre mon portefeuille et clés dans un sac qui était à portée de main et sortir voir un médecin dont le cabinet n'était pas très loin de chez moi.
Autant j'avais mal, autant je m'efforçais à marcher lentement et sûrement en me disant " t'es une grande fille , tu es forte, tu peux y arriver, tu peux le faire ". J'avais tellement mal que lorsque je suis finalement arrivée au cabinet, l'infirmière est courue à mon secours pour m'assoir, qu'un patient m'a gentiment cédé son tour et que le docteur lui même est sorti me raccompagner à son bureau, mon corps fragile s'appyuant sur son bras.
Et malgré son assurance de médecin sage et compétent, je lisias dans ses yeux une inquiétude qui m'angoissait et ses questions m'angoissaient encore plus. Il m'a même demandé comment j'a réussi à venir au cabinet toute seule et m'a dit: "Bravo, voilà une âme forte". Par la suite, Il m'a gentiment proposé que quelqu'un me ramène chez moi. Je lui ai répondu avec un sourire fatigué: " vous l'avez dit, je suis forte, je peux rentrer toute seule " et il m'a répondu " J'en doute pas ".
Je me suis sentie fière et même flattée car tôt ce même jour, deux copains que j'ai pas vu il y a un bon moment, m'ont dit " comme t'es épanouie! ". Voilà ce que j'appelle de la force intérieure mais aussi l'art de bleuffer avec une tension de 9 et une arythmie cardiaque due à une anémie chronique .
Finalement, le mal n'est pas si mal que ça. Il met à nu nos failles, nos faiblesses et nous oblige à réagir de quelque manière que ce soit. Dans mon cas précis, il m'a poussé à rechercher la force en moi, à maîtriser ma peur, à renforcer mon instinct de survie. Et donc, si le mal nous donne de la force c'est qu'il nous fasse du bien , non ? Bon il m'a fait oublié de mettre des chaussures car je suis sortie avec mes pantoufles roses mais ça c'est autre chose :-)
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